Une très belle cérémonie, avec la bénédiction de ce beau bâtiment en bois et en verre en présence des divers partenaires de Ginette, des autorités locales (Mairie, Région) et de militaires attachés à la figure du résistant haut-savoyard.

Voici quelques extraits de l'allocution de la directrice du lycée, Isabelle Malbet

..."Il ne vous aura pas échappé non plus que, sur notre campus, chaque bâtiment porte un nom, et non une simple lettre. Ici, point de bâtiment A, B, C ou D.
Chaque nom a été choisi avec soin, parce qu’il dit quelque chose de notre mémoire, de notre identité, de notre espérance.
Nous avons cette richesse, rare, de pouvoir inscrire nos lieux dans une histoire habitée.
Pierre Ceyrac, missionnaire jésuite en Inde et figure discrète de fidélité éducative, incarne la patience, le don de soi et l’attention au plus pauvre.
Saint Charles de Foucauld, explorateur de Dieu et du désert, nous rappelle que la quête spirituelle passe aussi par le silence, l’humilité et l’abandon.
Saint François Régis, infatigable missionnaire au service des plus pauvres, nous invite à ne jamais séparer l’excellence de la charité.
Élisabeth, première jeune femme à entrer à Sainte-Geneviève en 1969, incarne une étape décisive dans l’histoire de l’école : celle de l’ouverture, et de la place faite à chacune dans la mission éducative.
Saint Michel, chef des armées célestes, nous rappelle que le combat spirituel n’est jamais loin de la vie quotidienne, et que la force peut rimer avec droiture.
Saint Joseph, artisan silencieux, père attentif et discret, veille sur cette maison avec la force tranquille de ceux qui construisent sans bruit, mais avec amour.
Sainte Geneviève qui va nous ramener sur la montagne parisienne de nos origines.
Notre-Dame, enfin, nous rappelle celles qui nous ont confié cette maison dès 1913 les soeurs du Cénacle, et dont la présence discrète veille, encore aujourd’hui, sur chacun de nous.

Oui, à Ginette, nos bâtiments portent des noms.
Parce qu’ils portent une âme.

Et lorsqu’aujourd’hui nous ajoutons à cette constellation celui de Tom Morel, ce n’est pas seulement un hommage : c’est un acte de fidélité. Fidélité à un idéal, à un modèle, vous l’avez dit tout à l’heure Julia et Alix.
En inscrivant son nom sur cette façade, nous prolongeons notre histoire que tant d’autres ont tracé avant nous. À ceux qui franchiront désormais les portes de ce gymnase, je veux adresser une invitation : prenez le temps de découvrir le parcours de vie de Théodose Morel. Trois panneaux ont été conçus pour retracer les grandes étapes de ses années d’élève à Ginette jusqu’à son engagement ultime dans la Résistance..."

..."Un gymnase est un lieu d’éducation.

Point de doute : vous êtes bien dans un bâtiment d’éducation. Il n’y a ici ni craie, ni tableau noir, ni estrade… et pourtant.
Il n’y a pas d’enjeu de concours ; du moins pas au sens académique ; et pourtant. Car ce lieu, à sa manière propre, éduque.
Ce bâtiment n’a pas de pupitres, mais il apprend à se tenir debout. Il n’a pas de syllabus, mais il enseigne la maîtrise, l’engagement, la ténacité. Il n’a pas de copie à rendre, mais il invite à se donner.
Il respire quelque chose de notre pédagogie ignatienne, faite d’unité et d’exigence, au service d’une éducation intégrale, qui forme la personne dans toutes ses dimensions : l’intelligence, bien sûr, mais aussi le corps, le coeur, la volonté.
Ici, on apprend à se dépasser sans dominer, à perdre sans se décourager, à gagner sans arrogance. Ici, on apprend à grandir..."

Une cérémonie poignante

Toutes les parties prenantes à ce formidable projet et chantier ont été remerciées, notamment les anciens élèves de Ginette et les bienfaiteurs. Une plaque sobre est installée en haut de l’escalier, dans le gymnase.